« Médecines complémentaires : vite, un cadre »

« Médecines complémentaires : vite, un cadre »

Entretiens menés par le site France Asso Santé à propos de l’urgence à légiférer en matière de médecines complémentaires.

Les thérapies complémentaires connaissent un engouement de la part du public mais leur expansion se retrouve également au seins des services de médecines conventionnelles :

On les retrouve avant tout en oncologie, en addicto-psychiatrie, dans le traitement de la douleur, en rééducation fonctionnelle, en gériatrie et dans les structures de fin de vie.

Grégory Ninot, professeur à l’université de Montpellier et président de la Non pharmacological intervention society (NIPS)

Le recours de plus en plus massif aux médecines complémentaires peut trouver de nombreuses explications (médecine pas assez à l’écoute, volontiers sur-prescriptive…) et il est très fréquent en ce qui concerne les pathologies chroniques où l’obtention d’un rendez-vous avec un praticien compétent est parfois compliqué.

Quelle que soit la spécialité, des mois d’attente sont nécessaires avant de voir un praticien. Mais c’est encore plus compliqué dans le cas de la fibromyalgie, car il faut en plus avoir la chance de rencontrer un spécialiste qui connait la maladie et ne porte pas un jugement sévère sur son patient, comme cela existe encore trop souvent avec cette maladie

Carole Robert, présidente de Fibromyalgie France

La complémentarité des soins conventionnels et des interventions non médicamenteuses est une idée qui fait de plus en plus son chemin. Notamment en ce qui concerne l’atténuation des souffrances causées par le cancer.

Certaines approches peuvent avoir des bienfaits indéniables pour de nombreuses personnes malades, mais seulement si elles sont complémentaires aux traitements, et non alternatives, et si l’équipe soignante en a connaissance afin de prévenir de potentielles interactions avec les traitements.

Anne Taquet, responsable des soins de support à la Ligue contre le cancer

En soins palliatifs, le recours aux médecines complémentaires est de plus en plus fréquent. Un encadrement est et restera nécessaire !

Ils [les Français] ont compris qu’une bonne médecine de prévention peut être intégrative, c’est-à-dire qu’elle fait une utilisation rationnelle de la médecine conventionnelle associée à des médecines complémentaires qui ont fait leurs preuves. Il ne s’agit pas de prétendre que l’hypnose, l’acupuncture ou toute autre technique de soin est forcément recommandée, mais de considérer qu’elles peuvent être intéressantes dans certaines indications, à condition d’être pratiquées par des professionnels formés et diplômés, dans un cadre sécurisé.

Pr Julien Nizard, chef du service douleur, soins palliatifs et de support au CHU de Nantes et président du Collège universitaire de médecines intégratives et complémentaires (CUMIC)

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